La Reine

Vous voulez savoir pourquoi je me sens si légère alors que la France va si mal ?
Entre la « débâcle » des Municipales et le « drame » vécu hier soir par « la France entière » suite à la défaite du PSG, comment ne me plongé-je pas moi aussi dans les ténèbres de la dépression ? (NDLR : les guillemets c’est parce que je cite les médias, qui savent si bien mettre les mots justes sur les situations historiques)
Avec la violence et la cruauté du destin national, comment fais-je pour n’être que gaieté et sourires radieux ?
J’ai mon secret.
Ce bout de pas grand chose que je porte en moi depuis quelques semaines et qui me tient chaud jusqu’au fond de mon âme.

Quelque chose s’est passée. Quelque chose est arrivée.
J’en suis changée, je dois l‘admettre. Il y a un avant et un après.
Et chaque jour, la chaleur que je ressens n’en est que la confirmation : je ne suis plus la même.

Voilà : j’ai vu la Reine des Neiges.

Non, non, ne rigole pas, mon lectorat plein d’amour et de sollicitude.
Ça a l’air de rien comme ça, je sais. Mais c’est tout sauf de rien comme ça.
Ce n’est pas moi. Enfin, pas seulement moi.
Je savais que j’allais être jugée, alors j’ai préparé mes arguments pour établir ma légitimité avant d’aller plus loin.
C’est pas moi qui le dit, mais les journalistes. Tiens, regarde :

Le Figaro.fr, 31 mars 2014 :

« La Reine des neiges : le plus gros succès de tous les temps »

« Non seulement le bijou glacé de Disney est un triomphe en salle, il a raflé deux oscars, sa bande originale est plébiscitée, mais le film est devenu officiellement le plus grand succès de l’histoire du dessin animé »

Attends attends ! Ils disent aussi :

« C’est la première fois qu’un film signé par une femme, Jennifer Lee, fait un tel tabac.”

C’te classe, franchement !..

Ensuite, sur Allociné.fr – 31 mars 2014 :

« Avec plus d’un milliard au box office mondial, « La Reine des Neiges » est devenu le film d’animation ayant généré les plus grosses recettes de toute l’histoire du cinéma.”

Elsa, elle a une sorte d’air hautain, comme ça. Mais vu qu’elle a engrangé des milliards de dollars : elle peut.

Bref, la Reine des Neiges, c’est tellement génial que pour la première fois de ma vie, je ne suis même pas vexée d’aimer la même chose que tout le monde.
Oui, pour la première fois de ma vie, je n’ai même pas envie de marcher à contre courant.
Pour la première fois de ma vie, je revendique ma part dans le lot mondial des parents fans de la Reine des Neiges (car les parents sont fans, crois-moi. Je ne pense pas être la seule à prétexter de l’anniversaire de sa fille pour redécorer la maison aux couleurs du dessin animé).
Et c’est pas grave !
Non, c’est chouette.
La Reine des Neiges, je ne sais pas ce qu’elle a de plus que les autres, mais punaise ! Elle m’a bien eue !
À quoi ça tient ? Je ne sais pas… À sa grosse tresse faussement coiffée/décoiffée super sexy qu’on voudrait toutes la même, ouais, peut-être.
À sa robe en toile de fibre de gel qui n’est même pas transparente dans la lumière ? À son charisme de leader à la main de glace dans un gant de velour ? Oui. Non, en vrai, ça tient à tout. TOUT.
Et surtout, à LA chanson emblématique du dessin animé : « Libérée, délivrée ».

Comment ne pas se reconnaître dans cette chanson ? Elle est universelle !
Pourquoi me reconnais-je en Elsa ?
Morceaux choisis (tu crois pas que je te balance des idées comme ça, sans t’amener les preuves juste derrière ?).

Elle chante :

« Le vent qui hurle en moi ne pense plus à demain » => Bingo ! J’ai moi-même une tornade qui gronde en moi et qui est totalement amnésique.

« Libérée, Délivrée, Je ne mentirai plus jamais, Libérée, Délivrée, C’est décidé, je m’en vais » => J’ai vécu exactement la même chose la fois où j’ai quitté un stage au bout de 3 mois avec 1 semaine de préavis : la patronne me faisait ranger ses placards et le patron profitait des réunions pour essayer de me tripoter les genoux sous la table. J’ai dû, moi aussi, leur dire « c’est décidé je m’en vais » (ou je vous en colle une).

« J’ai laissé mon enfance en été, Perdue dans l’hiver » => Moi j’ai laissé mon adolescence en 1996, perdue dans la Macarena. C’est kif kif.

« Quand on prend de la hauteur, Tout semble insignifiant » => sans commentaire, c’est tellement ça, la vie ! Exemple : quand je suis à la fenêtre de ma chambre, ça me paraît bien peu de choses, au fond, que la pelouse juste en dessous n’ait pas été tondue depuis plus de 8 mois.

« Je veux voir ce que je peux faire, De cette magie pleine de mystères, Le bien, le mal je dis tant pis, Tant pis.” => exactement comme quand j’ai réalisé qu’en fait, j’avais un corps de femme. J’avais une nouvelle magie pleine de mystères qui faisait que les hommes se sont mis à m’apostropher dans la rue pour me gratifier du désormais classique : « houfffh oufffffh ! Vous êtes charmante mademoiselle » (ou du plus redoutable : « tu veux pas me branler ?! » hurlé depuis une fenêtre de fourgon crasseux). Bref, ce corps de femme plein de possibilités et de séduction non maitrisée, ça pouvait faire le bien comme le mal, tant pis tant pis…

“Et mes pensées sont des fleurs de cristal gelées.” => et là je me sens tout particulièrement proche d’Elsa quand elle dit ça : parce que mes rêves sont des pétales de céréales grillés

« Je ne reviendrai pas Le passé est passé !” => c’est en prononçant ces paroles que j’ai brisé le cœur d’un innocent jeune homme. Et c’est en prononçant ces paroles qu’un autre jeune homme me brisa le cœur quelques années plus tard. Juste retour du sort. Et Elsa me rappelle, avec sa grâce pleine de puissance, que « qui sème le vent récolte la tempête (de neige) ».

« Plus de princesse parfaite Je suis là !” => c’est le jour où j’ai decidé d’arrêter désespérément d’être une princesse parfaite que j’ai enfin trouvé le Bonheur. Alors oui, peut-être, je rote instantanément quand je bois de la bière, je ris parfois trop fort et je ne m’épile pas assez souvent, oui. Mais je ne suis pas une princesse, non. Je suis une reine (des neiges ?). Et je suis làààà !
Merci Elsa…

La Reine des Neiges, c’est de la beauté, de l’amour et de jolies robes brodées : de quoi fuir les vicissitudes du monde cruel dans lequel nous vivons. Et je ne manquerai pas de revenir ici vous en apporter des preuves supplémentaires.

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