Le temps des dernières fois, c’est pour tout de suite. C’est ce mois-ci : le mois des dernières.
Nous sommes encore là, c’est encore chez nous. On se fait la tournée des dernières fois.
Le dernier jour d’école. Le bisous à la maitresse qu’il ne reverra jamais (pas même en photo, puisqu’il a loupé la photo de classe).
G.T. qu’il quittera comme s’il le revoyait jeudi. Mais il ne le reverra pas. Quand va-t-il s’en apercevoir ? Ils étaient si inséparables qu’il aurait fallu allait les séparer chez les moyens.
Chez les moyens, il devra se faire de nouveaux copains.
Il y aura le dernier «Mitte-nic» au parc. La dernière course derrière les buissons, le dernier tour de manège. Ce n’est pas grave : nous pic-niquerons à la plage, nous courrons dans les vagues. Des manèges, il y en aura d’autres.
Il y aura la dernière fois que nous passerons devant le lieu où nous sommes nés. Où la vie a commencé, où nos cœurs ont battu si fort, se sont presque arrêtés, sont repartis de plus belle. Où nous sommes devenus notre famille. Qui me rappelleront que le dernier de mes enfants ne naitra pas ici, lui.
Le dernier «coucou» au RER en espérant très fort qu’il «fera tut-tut» pour nous saluer… Mais en se bouchant les oreilles quand même : pour que ça ne fasse pas trop peur.
Après les cartons : la plage
Les derniers cris qui fâchent dans notre appartement aux murs perméables. Les dernières courses à quatre pattes. La dernière nuit, tous les deux dans la même chambre. Avec en bruit de fond la télé de la voisine sourde du dessus.
Les rires qui résonnent, les cris de joie. Ce lieu que nous avions choisi pour les accueillir. Pour les voir naitre. Faire un nid, rien que pour nous, avec eux.
La dernier matin à quatre dans notre grand lit. En attendant de tout recommencer là-bas. En pareil, en mieux ? En nouveau.
Les cartons que l’on remplira jusqu’au dernier. Les jouets à trier parce qu’il y en a trop et qu’ils préfèrent jouer avec les casseroles et des bouts de carton, de toute manière.
Un jour même, il y aura les dernières courses au supermarché, la dernière ballade… Le dernier dodo.
Et la dernière fois que nous fermerons la porte. Que nous descendrons les escalier. Que nous les attacherons dans la voiture. Pour partir, ne pas revenir. Ça ressemblera à tous les départs. Ça aura le goût de la grande aventure.
Cette année nous irons en vacances et nous y resterons définitivement. Nous l’avions fantasmé, longtemps.
En Août, chez nous, ça sera là-bas. Prêts pour les premières fois. Leurs rires dans notre premier jardin. Les pleurs de celle qui recevra immanquablement le ballon dans la figure. Sa première chambre à elle toute seule. Notre première maison. Notre premier barbecue.
Les premières de toute une vie : du premier cours de musique à la première crèche (je rêve…), la première amoureuse qu’il «pourra même embrasser sur la bouche hein !». Les premières courses, oui, parce qu’il faudra bien manger, là bas aussi.
La première plage en pleine semaine. La première fois qu’on lui dira qu’il est parisien. Qu’il répondra que techniquement, il vient de bien plus loin et même de bien plus près, de toute manière.
La première fois que nous reverrons Paris. Que ses odeurs nous raviront, que nous penserons qu’elle nous a tout de même manqué. Que nous aurons plaisir à la quitter de nouveau, une fois que nous en serons ivres : pour rentrer chez nous.
Chez nous. C’est déjà un peu là-bas. Ça n’est presque plus ici. Chez nous c’est dans un mois. En attendant, c’est parti pour les dernières. La gorge serrée, un peu. Le cœur s’emballe. Ici, c’était nous, c’était important. Mais bientôt, ça sera derrière. Nous vivons les dernières en les respirant profondément. Elles donnent le sourire, ces dernières : il n’y a pas si longtemps, c’étaient nos toutes premières. Nous les saluons avec l’affection et l’hommage qu’elles méritent bien. Ici, c’était très important.
Nous en finissons avec ici.
Songeant déjà, le cœur léger, aux prochaines premières.
L'actu
Comme c’est joli… et nostalgique à la fois.
Mais toi, ça va te faire quoi de quitter Paris ?
Nous, c’est acté, on quitte Paris en novembre, pour la côte aquitaine. On l’a beaucoup fantasmé aussi. Mais on sera sans doute un peu tristes aussi de quitter celle qui nous a vu nous aimer et nous marier !
Mais que d’excitation de changer de vie !
Wah ! Super ! La grande aventure alors ! 😉 Sympa en plus la côte Aquitaine ! Comme toi, oui, je sais que ça me fait plein plein de choses de quitter Paris (et j’en reparlerai surement, ça me fait plaisir d’écrire là dessus). Mais l’excitation de partir est tellement ENORME que c’est surtout ça qui prime !
Encore une fois félicitations pour cette aventure que vous osez entreprendre!
Ton billet est si beau… Et représente a merveilles nos pensées d’il y a deux ans! Je confirme que Paris parfois nous manques ( très très très rarement…) Et que lorsque l’on y retourne, le retour chez nous est magique! Car on est heureux de rentrer chez nous!
Les premières courses! J’adore ces découvertes, tout est découverte!
Le plus étrange… au bout d’un an, entendre les enfants crier : » YOUPI, on va à PARIIIIS » Genre… C’est LA sortie de l’année 🙂
Et n’oublie pas, la première rencontre avec une portugaise, qui vit dans le ch’nord,et passe tous ses été dans ton nouveau chez toi 🙂
Quoi, j’insiste? Quoi je suis relou… Oui c’est vrai, un peu… a force de te lire, c’est un peu comme si je te connaissais… Et en faite non! Mais oui quand même… Mais pas vraiment… Ah, ma p’tite dame le modernisme!
PS: Vive ta nouvelle VIE ( avé beaucoup de liberté dedans!)
Oui même moi, je sais déjà quand nous allons faire notre premier séjour à Paris en tant que touristes et quand j’en parle c’est comme si je disais qu’on va à New York 😉
Ha mais tu fais bien d’insister je me souvenais que quelqu’un m’avait dit venir en Bretagne cet été mais je ne me souvenais plus qui 😉
Je viens de découvrir ton blog via Papalion et je dois avouer que j’en suis déjà à 1h de lecture (sachant que du coup, pour tout lire, je vais devoir y passer le week-end^^)
Je fais juste une petite pause, parce que j’ai vu que tu déménageais sur Brest et youhouuuuuuuu (fierté de brestoise inside), j’suis jalouse!
J’y suis née, j’y ai passé les 27 premières années de ma vie, j’y ai eu mes 3 enfants, tous mes amis et ma famille y habitent et Brest me manque quasiment tout le temps^^
J’y retourne pendant les vacances scolaires, et c’est toujours trop court! La mer me manque, la mentalité me manque, le centre-ville me manque, fin bref j’suis un peu nostalgique sur les bords :p
Je suis sûre que tu te plairas là-bas et que tes enfants vont adorer aussi! Je te souhaite un bon déménagement et une bonne installation 🙂
Une brestoise expatriée.
Coucou ! Bienvenue ici !
Merci pour ce très agréable et très gentil commentaire 😉 Ton commentaire me fait chaud au coeur. J’adore trouver des gens qui ont l’air d’aimer Brest autant que moi, si ce n’est plus !
Très joli billet, bon déménagement, nous avons découvert Brest l’année dernière lors des Tonnerres de Brest ainsi que l’aquarium géant, un très bon moment …
Bon courage pour les cartons 🙂
Merci beaucoup ! En faisant les cartons je penserai à l’aquarium, et au plaisir qu’on aura d’y faire un tour : ça me donnera du courage 😉
Oui oui oui j’insiste 🙂 J’arrive le 15 juillet et je repars le 18 aout!
Salut Marie,
Il est beau ton article, et tellement vrai, en tout félicitations pour la nouvelle aventure.
Enjoy ! 🙂
Salut Jordane ! Merci 😉
Super beau billet 🙂
J’arrive après la bataille, j’imagine que les dernières fois s’accélèrent ces jours-ci (derniers rouleaux de scotch, derniers papiers journaux pour emballer, toussa ;-)) : bon courage pour la dernière ligne droite !
Et je comprends ton excitation du nouveau et de l’ailleurs : tu me donnerais presque envie de déménager aussi dis donc !
Des gros bisous !
Ha si tu savais ! Hier j’ai été pour la dernière fois chez Picard : bizarrement, ça m’a fait quelque chose… Quelle période bizarre ! Cet aprem, l’appart sera vide, je pense que je ne ferai pas la fière…
Et puis tu me donnes une raison de plus de planifier des vacances en Bretagne à l’occasion : ça me ferait trop plaisir de te rencontrer !!! 🙂
Haaa ! Quelle bonne idée ! Si tu viens, tu me fais signe !