Je ne sais pas ce qui m’arrive, en ce moment. J’ai comme une impression de saturation. Comme un besoin de replis.
Je n’ai qu’une envie : prendre mes enfants dans mes bras. M’enfouir dans leurs petits cous chauds comme des viennoiseries sortant du four.
Faire comme si le monde se résumait à eux.
Faire la sieste avec ma toute petite dans les bras… Mais ne pas dormir du tout parce que je serai trop occupée à la regarder. À l’observer être encore un bébé. Parce que je sais bien que ça passera trop vite. À remplir mes yeux de son petit visage. Pour ne jamais oublier. À sentir son souffle contre ma joue. Et mon coeur gonfler, chauffer. Vivre.
Faire des séances de «gymlastique» avec le grand (la «gymlastique» c’est une «gym» qui demande une très grande «lasticité» des membres) et me dire que mes genoux n’ont pas la force de supporter ce genre de conneries. Mais de ne pas pouvoir résister à ses «encore maman ! Encore la gymlastique !» (en même temps, c’est sans doute mieux que jouer au cheval. Le cheval étant moi, mes cheveux, les rênes : aïe ma tête, aïe mes vertèbres, aïe mes nerfs…).
Me blottir sur le canapé, sous de gros plaids, en pyjama. Et regarder des dessins animés de Mickey avec eux.
Je ne sais pas si c’est parce que l’hiver est arrivé (et depuis que je regarde Game Of Thrones, j’ai bien compris que l’hiver, lorsqu’il arrive, ça fout les glandes).
Ou est-ce parce que mon fils voulait une poupée qui pleure à Noël ? Que je lui ai répondu qu’on en avait déjà une en chair et en os, de poupée qui pleure. Qu’il a dit qu’il en voulait une qui parle, du coup. Que les poupées qui parlent disent « maman ». Que je n’en ai pas trouvé qui dise « papa ». Que mon fils est donc l’heureux « MA-MA-MAN » d’une poupée qui tousse, et rit. Et pleure aussi, finalement.
Est-ce parce que je me suis préparée à Noël en entamant ma cure de chocolats bien trop en amont ?
Est-ce parce que j’aurais aimé porter une jupe en tulle pour le réveillons ?
Est-ce parce que je ne sais plus prendre le métro parisien sans descendre à la mauvaise station ?
Est-ce parce que Ross et Rachel me manquent ?
Ou parce qu’au fond, j’ai toujours espéré secrètement que Brooke et Ridge finissent ensemble ?.. Non… Je m’égare…
Je crois surtout que c’est la fin de l’année.
Et que cette année, elle a été bien remplie. Jusqu’au craquage des coutures.
Je sèche. Faut que je me pose.
J’ai plein de petites idées, pourtant. Tout un tas de choses à raconter. Pour rigoler, pour être sérieuse. Pour dire ce que j’ai sur le coeur. Pour qu’on partage nos grains de sel.
Tout est noté dans mon petit carnet. Tout est là.
Sauf que je ne veux pas écrire. Je veux glander.
J’ai donné, c’est bon.
J’ai résisté, ravalé, creusé, construit, géré.
J’ai remis en question, cherché des réponses, les ai trouvées.
J’ai douté, alors j’ai réfléchi encore un peu, pour voir.
J’ai fait des pas de géante.
Ça m’a épuisé.
Mon cerveau veut lire des BD. Il veut respirer l’air du dehors. Il aimerait bien qu’il neige aussi, parce que ça l’éclate bien la neige (c’est blanc, ça brille, c’est froid, ça glisse : c’est magique quoi). Il veut souffler, mon cerveau. Que je lui foute la paix. Que je le laisse vivre en arrêtant de le retourner dans tous les sens. Et que je lui fasse confiance : dès 2013, il va se remettre au boulot.
Mais pour le moment, il est temps de finir, une bonne fois pour toutes, de digérer 2012 (et… peut être aussi un certain surplus de choses qui se mangent et se boivent absorbées ces derniers jours…).
Clore le chapitre sans animosité. Faire le tri. Ne garder que les belles choses, être contente des les avoir vécues. Écarter tout le reste. Le laisser à cette année qui se finit.
Histoire d’être prête pour celle qui vient.
Donc je vais me coucher.
…
Non mais je rigole bien sûr !
Ce sont les vacances scolaires : vous pensez bien qu’on est tous levés depuis 6h du matin. Et qu’il est hors de question pour moi d’avoir deux secondes de répit avant ce soir, 20h (non, même pas pour faire pipi).
Sauf si je sort ma botte secrète du « jouet perdu sous le canapé » (mais on n’y a droit qu’une fois par semaine alors j’hésite).
Mais qu’est-ce ?
Très simple : en cachette, tu jettes des jouets sous le canapé, mais très loin.
L’enfant est donc triste.
Il tente de récupérer ses jouets.
Mais il a les bras trop courts. Parce que c’est un enfant.
C’est là que tu entres en scène.
Allongée sur le ventre, tu te retrouves OBLIGÉE de poser ta tête par terre pour faire mine de chercher le jouet.
Tu passes alors un bras sous le canapé (pour un rendu authentique) et intime l’ordre à l’enfant de se taire : pour te laisser te concentrer sur ton objectif. Surtout, il doit attendre que tu aies sorti le jouet pour recommencer à parler.
Et BIM ! Micro-sieste (au-delà de 10 minutes, par contre, c’est suspect).
Bon allez, je vais aller me manger un petit chocolat moi.
Pas Brooke et Ridge, tu déconnes là…
Je suis à peu près dans le même état que toi, d’autant que le mec bosse au lieu d’ être là pour m’emmener à la mer par exemple
Allez hop, je me fais Happy Feet sans les enfants
Quoi ? Tu préférais que Brooke finisse avec Thorne, c’est ça ? Moi je me suis fait « Raiponce » sans les enfants 😉 … Et « Rebelle » aussi d’ailleurs…